Tabac

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Terme Définition
Tabac
  1. (Botanique) Plante herbacée du genre botanique Nicotiana de la famille des Solanacées, originaire des Amériques, qui est cultivée pour ses grandes feuilles dont on extrait le tabac à fumer, priser ou à chiquer.
    • Mais cette perte a été largement compensée par l'extension des plantations de tabac (…) et par le rendement actuel de l’industrie résinière. (Ludovic Naudeau, La France se regarde. Le problème de la natalité -1931)
  2. Préparation obtenue par séchage et légère fermentation des feuilles de cette plante.
    • Comme elle tire sa tabatière, Tantôt lui demande une prise; c’est du tabac à la menthe. (Jean Giraudoux, Retour d’Alsace - Août 1914, 1916)
    • Il fut reconnu, plus tard, que les tabacs de Morlaix étaient mal travaillés et qu’aux ateliers royaux de cette ville, la mouillade des feuilles était faite avec de l’eau de mer très sale, puisée dans le port vaseux. (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, p.121)
    • Chiquant du tabac et recrachant entre ses dents gâtées des jets de salive marron, son père explosa de colère, […]. (Catherine Fourgeau, Dobadjo: la première épouse, L'Harmattan, 2000, p.239)
  3. Fait de fumer le tabac, tabagie.
    • J’ai pris une résolution : demain, j’arrête le tabac.
  4. Couleur brun roux. #9F551E

Source : http://fr.wiktionary.org/wiki/tabac 

 
Le pneumologue connaît le poumon, c’est son organe…
Mais depuis quand est-ce bien l’organe perçu comme étant dédié aux échanges des gaz ?
Pourquoi l’appelle-t-on poumon, mot si chargé d’esprit dans ses racines, le pneuma grec ?
Sa fonction est au centre du vivant : la respiration, le transfert de l’oxygène permettant le mouvement, l’animation de la matière.

Et pourtant cette fonction par essence vitale a permis à l’homme… d’aspirer vers d’autres sources d’inspiration : manquait-il d’air, ce futur BPCO qui trouvait un plaisir personnel et social dans un retour à une oralité enfumée l’élevant sans doute dans une fuite éthérée ?

Trois à quatre siècles de consommation d’une certaine solanacée des Caraïbes dont l’humanité s’est éprise par voies nasale ou buccale, préparaient l’explosion d’un usage facilité et encouragé par le traitement industriel de ce qui s’est appelé cigarette.

Le tabac est ainsi passé par le poumon en y passant ainsi lui-même, y perdant ses qualités en toute dépendance neurologique.

Cette socialisation autour du tabac a généré toute une terminologie dérivée ou faussement dérivée : l’on fait un tabac mais pas après y être passé quoique la couleur de la peau rejoint alors certaines teintes automnales éponymes sans forcément rester au parfum toujours éponyme…

Une balade au pays de la sémantique et de l’histoire d’une – belle – plante à histoires…

Quand le tabac écrit son histoire, notre histoire…

Le 15 février 1665, Première de « Dom Juan » : Jean-Baptiste Poquelin, par l’entremise de Sganarelle affirme dans la langue de… Molière :

« Quoi que puisse dire Aristote, et toute la philosophie,

il n’est rien d’égal au tabac,

c’est la passion des honnêtes gens ;

et qui vit sans tabac, n’est pas digne de vivre ;

non seulement il réjouit

et purge les cerveaux humains,

mais encore il instruit les âmes à la vertu,

et l’on apprend avec lui à devenir honnête homme »

 

« Dom Juan » est en fait second titre pour « Le festin de Pierre », le bien nommé pour la description de cette nouvelle plante dont l’usage se répand en Europe, un vrai festin descriptif dans cette première version intégrant le tabac à la médecine dans un contexte divinisé :

« Quoiqu’en dise Aristote et sa digne cabale,

Le tabac est divin : il n’est rien qui l’égale.

C’est dans la médecine un remède nouveau,

Il purge, réjouit, conforte le cerveau

De toute noire humeur promptement le délivre,

Et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre »

 

Et les relations de Molière à la pneumologie ne s’arrêtent pas là.

Le 16 février 1673 lors de la première du Malade Imaginaire donnée au Palais Royal, nous apprenons par Toinette une synthèse sémiologique toute pneumologique  ....

Source : Bernard Pigearias : Les mots du tabac : une balade sémantico-historique en toute in-dépendance
 
Clics - 1786
Prononciation: ta.ba

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